Regards sur le Pays viganais
Tawana De Martino,
Collégienne
« Je me sens chez moi maintenant à Saint-Bresson. C’est trop bien ici, on ne peut pas partir et ne jamais revenir, impossible ! »
Née dans le Var, Tawana à 12 ans et vient de rentrer en 6e au collège André-Chamson. Elle est arrivée en Pays viganais avec sa maman il y a 5 ans et habite un petit hameau de Saint-Bresson. Même si elle regrette qu’il n’y ait pas plus d’enfants de son âge autour de chez elle, elle parle avec enthousiasme de son village, dans lequel elle se sent chez elle et elle se sent bien. Elle apprécie beaucoup l’environnement naturel : « il y a de très beaux paysages ici, on peut voir plein d’animaux et on est tranquille ! » Mais ce qu’elle apprécie aussi, c’est l’esprit de solidarité qui existe entre les habitants : « je connais plein d’adultes très gentils ici, avec qui je m’entends bien, et je sais que si j’ai un problème, ils seront là pour m’aider ».
Tawana est positive et aime la vie ! Elle aime les livres et les chevaux ! Elle pratique l’équitation depuis 3 ans avec grand plaisir et fait également du wing chun (un art martial chinois ancestral). Et puis, elle se sent bien dans son collège, avec ses amis et ses professeurs et s’est inscrite à l’association sportive du collège, ce qui lui permet de pratiquer le badmington et le volley. Mais ce n’est pas tout ! Grâce au programme Orchestre à l’école (OAE) et au dispositif Tous à l’orchestre (TAO), elle apprend la clarinette depuis le CE2. Quand on lui demande ce qu’elle aimerait faire plus tard, elle hésite entre 2 rêves : partir vivre au Japon et devenir enquêtrice criminelle…
Anna Gil Guitart, Kinésithérapeute
« J’ai trouvé mon bonheur ici, parce que j’adore la nature et la marche, alors j’ai de quoi faire, et les paysages sont très beaux…
Originaire de Barcelone, Anna a obtenu son diplôme et commencé à exercer en Espagne. C’est en 2020 qu’elle est venue en France avec son conjoint Marc, également kiné. Après 4 ans dans le nord, ils désiraient vivre plus au sud, plus proche de leur pays et de leur famille, et ont eu l’opportunité de venir s’établir au Vigan, puisqu’un cabinet pouvait les intégrer tous les deux. Sans même connaître les Cévennes, ils ont foncé ! Aujourd’hui, propriétaires d’une maison, ils sont bien installés et ne regrettent pas leur choix, loin de là : « je suis très contente et j’espère ne jamais repartir d’ici ! »
Anna s’est sentie très bien accueillie en arrivant au Vigan, elle trouve les gens très sympas et a trouvé plus facile de s’installer ici que dans le nord. Elle aime la qualité de vie que lui offre le territoire et, même si sa charge de travail ne lui permet pas de faire tout ce qu’elle voudrait, elle apprécie le fait qu’il y a toujours quelque chose à faire, même l’hiver ! Ce qui lui plaît également beaucoup c’est le marché du Vigan et les pélardons ! « C’est un marché vraiment pour les habitants, les gens d’ici vont au marché et ils achètent les produits locaux, c’est bien ! »
Hélène Turpin, Retraitée
« On est bien ici, à tout point de vue, les paysages sont incroyables et les gens sont merveilleux, je me sens comme en famille. »
Hélène est arrivée au Vigan à l’âge de 8 ans, en provenance de Lille. Puis, après avoir suivi des études à Montpellier et à Toulouse, elle s’est installée avec son mari dans la région de Pézénas ou elle a exercé différents métiers. C’est à l’âge de 58 ans, après avoir traversé une phase difficile qu’elle est revenue au Vigan, au plus proche de sa famille. Aujourd’hui, elle considère qu’elle vit la période la plus heureuse de sa vie : « Maintenant je vais très bien et j’adore ma vie ici ! »
À 74 ans, installée au Vigan et libérée de toutes obligations professionnelles et familiales, Hélène profite à fond de sa retraite et de tout ce qu’offre le territoire. Sportive (on ne la croise presque jamais sans son vélo !), joyeuse (toujours prête à offrir un sourire !), elle est également curieuse de tout et apprécie énormément la richesse de la vie associative, de l’offre culturelle et des activités sportives et de loisirs. »C’est fou tout ce qu’il y a ici, pour une petite ville comme Le Vigan. Je ne vois pas ce qu’on peut trouver de mieux. On oublie parfois la chance qu’on a ! (…) et puis, on peut tout faire à pied ou à vélo, c’est formidable ! »
Aurélie Delpuech, commerçante au Vigan
« Pour moi, les Cévennes, c’est à la fois un état d’esprit, l’esprit du sud, et un émerveillement qui ne me quitte jamais pour ces montagnes… »
Bien que ses parents aient quitté Le Vigan pour Millau avant sa naissance, Aurélie a passé toutes ses vacances dans sa famille en Pays viganais. J’ai toujours eu ce rêve en tête : habiter ici un jour !
Ce rêve, Aurélie l’a concrétisé et s’est installée dans la région. Et pendant 18 ans, en tant qu’aide soignante, elle a parcouru les petites routes des Cévennes pour se rendre chez ses patients. Elle a pu ainsi découvrir les hameaux environnants et apprécier la richesse et la diversité du territoire.
Il y a dix ans, Aurélie choisit de se reconvertir et ouvre Le Bazar d’Auré au Vigan, magasin de jouets et décorations. Malgré les défis auxquels le commerce de proximité est confronté, elle reste optimiste et passionnée par son activité. Elle souligne l’importance du marché hebdomadaire, de l’action de l’UPV (Union des professionnels du Pays viganais) et d’événements comme la Foire de la pomme et de l’oignon doux des Cévennes : Quel plaisir de voir autant de monde dans la rue, c’est vraiment exceptionnel !
Être commerçant en Pays viganais permet une véritable proximité avec la clientèle, et c’est un gros avantage aux yeux d’Aurélie. On a de très jolies boutiques au Vigan, si les gens sont curieux , prennent le temps et jouent le jeu de pousser les portes de nos petits commerces, on pourra continuer notre activité sereinement et c’est important pour que notre petite ville soit vivante.
Camille Bas, installateur photovoltaïque
« Participer au développement économique local et faire travailler des jeunes du coin, c’est important pour moi. »
Camille a grandi à Molières-Cavaillac et a fait toute sa scolarité en Pays viganais, avant de rejoindre Nîmes puis Montpellier pour ses études dans les énergies renouvelables. Profondément attaché à son territoire, une fois ses diplômes en poche, il choisit de revenir s’installer ici. En 2022, après 8 ans d’expérience, il crée son entreprise, Bas photovoltaïque. Il a aujourd’hui 4 salariés, majoritairement des jeunes du coin. Il travaille pour des particuliers et sur des projets d’envergure
grâce à sa certification QualiPV. C’est d’ailleurs son entreprise qui a été choisie pour la réalisation du projet de centrale photovoltaïque sur le toit de la halle aux sports au Vigan.
Camille reconnaît qu’il y a des contraintes à travailler en Pays viganais, la logistique est plus complexe, les opportunités sont limitées, mais pour lui il y a aussi des avantages comme la proximité entre lieu de vie et lieu de travail, une vie associative riche, notamment sportive, et des paysages magnifiques et préservés. Travailler sur ce territoire c’est un engagement auquel je tiens, pour la dynamique et pour la jeunesse, mais pas seulement : j’apprécie vraiment le confort de vie que je peux avoir !
Jasmine Dumont, étudiante au Vigan
« Souvent on choisit un métier et on part pour pouvoir l’exercer, moi j’ai fait le contraire ! J’ai choisi de vivre ici et je m’adapte sur le plan professionnel. »
Née en Colombie, où ses parents s’étaient installés, Jasmine est arrivée en Pays viganais à l’âge de 3 ans. Elle a fait l’essentiel de sa scolarité ici, puis des études de sociologie à Montpellier, avant de passer plusieurs années entre voyages et emplois saisonniers.
En 2017, elle revient dans la région avec l’envie de s’installer et décide de faire l’école d’aide soignante pour pouvoir se former sur place et travailler sur place. Aujourd’hui, elle est en 2e année d’école en soins infirmiers au tout nouveau Pôle d’enseignement supérieur du Vigan. C’est une chance de pouvoir suivre cette formation au Vigan, je ne serais pas partie pour la suivre ailleurs !
Jasmine apprécie le cadre de vie, avoir un environnement sain et une nature magnifique à portée de pas, tout en bénéficiant d’une belle dynamique culturelle et d’étés très vivants. Mais si elle aime vivre ici, c’est aussi pour la qualité des
liens humains, notamment les liens intergénérationnels, qu’on trouve peu dans les grandes villes, la bienveillance, et la distance avec la frénésie de la surconsommation des zones urbaines !
Diane Radola, chargée de mission Natura 2000
« Je découvre et apprécie ce territoire magnifique tant d’un point de vue professionnel que personnel . »
Passionnée par la nature et son observation depuis l’enfance, diplômée en biologie générale spécialisée en écologie et en gestion des écosystèmes, Diane s’est orientée, au fil de ses expériences, vers le réseau européen Natura 2000. Connaissant déjà un peu les Cévennes, c’est avec conviction qu’elle a pris le poste de chargée de mission Natura 2000 au sein de la communauté de communes du Pays viganais, ravie de pouvoir exercer ses compétences et vivre sa passion sur un territoire à la diversité écologique remarquable. « Dans d’autres lieux naturels, on peut attendre plusieurs heures avant de pouvoir observer la faune locale : ici, c’est très habité ! »
Dans le cadre de sa fonction, Diane fait le suivi et l’inventaire des espèces d’intérêt communautaire (espèces rares, endémiques ou menacées) de 4 sites Natura 2000, et met en place une cohésion et une conciliation avec les différents acteurs du territoire (habitants, agriculteurs, forestiers, sportifs…) afin qu’ils puissent maintenir et développer leurs activités tout en respectant la faune et la flore locale. Récemment installée au Vigan, passionnée par son travail et très investie, elle est également curieuse de partir à la rencontre des habitants et d’échanger.
Félix Fournier, ouvrier agricole en Pays viganais
« Ce qui m’a plu en Pays viganais ? J’ai goûté le Pélardon et j’ai trouvé ça tellement bon ! » dit Félix en souriant
Originaire de Haute-Loire, professeur de musique, puis restaurateur, attiré par l’agriculture depuis toujours, Félix s’est installé l’an passé en Pays viganais avec des envies de changements. « J’avais envie de savoir comment on produit ce qu’on consomme, ça faisait sens ». Le CAP Métiers de l’Agriculture – Maraîchage / Arboriculture, mis en place pour la 1re fois au Vigan sous l’impulsion du Projet alimentaire territorial (PAT) ne pouvait pas mieux tomber ! Durant ses stages, il arpente les châtaigneraies d’Aumessas, travaille la terre chez des maraîchers à Roquedur et découvre l’ail et la lavande sur le Causse. Dans les fermes ou sur les marchés, il fait des rencontres, tisse des liens et devient ouvrier agricole (culture d’oignons doux et châtaignes).
Félix a été conquis par la richesse du patrimoine agraire et par la diversité des productions caussenardes et cévenoles. »Ce qui l’inspire et qu’il admire, c’est aussi la capacité des agriculteurs à s’adapter continuellement, en particulier pour répondre aux défis climatiques : « C’est ce qu’ils et elles font depuis toujours et jusqu’ici, ils ont réussi ! »
Muriel Rieutord, Atsem à Mandagout
« Je me sens vraiment à ma place ici, avec la proximité de la nature au quotidien, je ne me vois pas habiter ailleurs ! »
Native de Mandagout, Muriel est revenue au village après ses études. Elle vit avec son mari, rencontré sur les bancs de l’école, avec qui elle a eu 2 filles. Depuis 1994, elle est agent territorial spécialisé des écoles maternelles (ATSEM) à l’école de Mandagout, où elle avait fait elle-même sa scolarité. Mais ce n’est pas tout ! Elle aide également son mari dans l’exploitation familiale d’oignons doux des Cévennes : elle plante, ramasse et tri les oignons tout l’hiver.
Muriel apprécie la vie à Mandagout. Elle adore la nature et le calme, elle court et fait du vélo dès qu’elle en a le temps. Profondément attachée au territoire, elle a fait le choix de priviliégier le cadre de vie plutôt que la carrière. Elle aime son métier parce que c’est très varié, enrichissant et agréable. « Les premiers pas à l’école maternelle sont une étape très importante dans la vie d’un enfant et de sa famille. Je suis très heureuse et très fière d’y participer, surtout ici à Mandagout où les enfants sont toujours dehors, à l’écoute de la nature. Ce n’est pas une école modèle mais presque ! »
Benjamin Peyre, éleveur de brebis à Arrigas
Amoureux de son territoire « ce qui me plait sur ce territoire c’est la diversité » et de son métier « mes bêtes c’est ma vie, c’est la famille ! »
Depuis 21 ans, Benjamin Peyre sillonne le territoire, de la Dourbie au Vigan, de septembre à juin, qu’il pleuve, vente ou neige. Il pratique la transhumance et assume la présidence de la coopérative d’estive La Rayole de l’Aigoual, regroupant 12 troupeaux et 4 bergers sur 1 000 hectares. Un métier passion qu’il a découvert ado auprès d’un éleveur, dans son village natal de Mandagout. Avec son troupeau de 300 brebis Caussenardes des Garrigues (race rustique à faible effectif, originaire du territoire et qu’il s’efforce de préserver), Benjamin arpente le Pays viganais dans la continuité des pratiques et du savoir transmis par les anciens. Un héritage dont il est fier car « ce sont des traditions qui vont avec la logique de l’exploitation mais aussi du territoire. J’aime remettre en état ce qui est resté en friche, et le troupeau a un impact fort sur le maintien de la biodiversité. »
Une vie au rythme de la nature qui demande à maîtriser l’art subtil de la cohabitation avec le milieu mais aussi avec les humains : « Je partage le territoire avec tout le monde, les chasseurs, les promeneurs, les propriétaires terriens, il est essentiel que je m’entende avec tous. » Benjamin aime passionnément les Cévennes, pour ses paysages, ses vallées, sa faune mais aussi sa richesse culturelle et sociale
Isabelle Bernier, responsable d’une conserverie à Rogues
Un ancrage dans son territoire où elle se sent « chez elle » tout simplement !
Isabelle aime les grands espaces, la nature, l’horizon, consommer local, ne pas gâcher, recycler. Mais si vous lui dites qu’elle est écolo, elle vous répond qu’elle a juste « une sensibilité paysanne », celle de nos aïeux qui très tôt ont cherché des méthodes pour conserver les restes, les surplus pour les périodes de disette. Également passionnée de cuisine, c’est donc tout naturellement qu’elle a créé une conserverie artisanale, L’Atelier de Fabia, pour permettre aux petits producteurs locaux de transformer leur invendus en conserves, afin d’éviter le gaspillage. Elle l’a fait à Rogues où elle se sent « chez elle ».
Isabelle et son mari se sont installés dans la région il y a plus de 25 ans. Ils y ont trouvé un art de vivre, un réseau amical et l’essentiel en termes de service. Des services comme les commerces, l’accès à la santé, le transport, l’éducation qu’elle pense indispensable de préserver. Quand on lui demande pourquoi elle s’est installée ici, elle répond « personne n’a cette vue de son bureau » et quand on lui dit qu’elle habite loin, elle répond « non, c’est vous qui êtes loin de chez moi ! »
Patrick Courant, retraité à Aulas, pêcheur
Une passion pour le territoire « à la fois sauvage, somptueux et d’une diversité exceptionnelle » et en particulier pour l’Arre « une des plus belles rivières de France » et le Coudoulous »son plus bel affluent »
Originaire de Reims, fils de viticulteurs, amoureux des grands espaces et de la nature, Patrick Courant s’installe à Aulas en 1982. Dès lors, il crapahute, explore les Cévennes et se passionne pour ce territoire. Parallèlement à sa carrière dans le commerce, il cultive des oignons doux sur son terrain. Et au bout de quelques années, il redécouvre la pêche, sport qu’il avait quelque fois pratiqué enfant, avec son père. Il a aujourd’hui une approche de la pêche scientifique, historique et écologique. Sa passion pour les cours d’eau passe par une indispensable connaissance des milieux et des phénomènes naturels. « Il faut absolument préserver ce patrimoine naturel, respecter le milieu, et n’intervenir que pour faciliter sans compromettre l’équilibre et la riche diversité ».
Pour lui, ce territoire a des atouts exceptionnels, avec ses paysages de culture en terrasse uniques au monde, ses rivières remarquables. Il est d’ailleurs très investi, puisqu’il est conseiller municipal à Aulas, président de l’AAPPMA « L’Arre » (Association agréée pour la pêche et la protection du milieu aquatique), administrateur de la Fédération de pêche du Gard. Il est convaincu que le développement d’un tourisme pêche de début de saison peut attirer une clientèle à fort revenu, en attente d’espace et de nature..